J’ai mal docteur !

Vue sur le volcan Vésuve des rives de Naples

Alors que je travaillais sur les navires de la compagnie, Celebrity Cruises, cette dernière exigeait que chaque employé présente un rapport médical impeccable avant de monter à bord, au début d’un contrat. À elle seule, la facture de ce fameux papier avait de quoi me rendre malade ! On parle ici de frais avoisinant les 500 CAD, et ce, aux deux ans. C’est beaucoup d’argent, mais on finit par avaler notre pilule. Heureusement, on m’avait confirmé que si je tombais malade pendant mon contrat, la compagnie de croisières allait prendre en charge tous les frais reliés aux examens médicaux, aux médicaments, à mon rapatriement dans mon pays le cas échéant. Ma vie étant criblée de rebondissements, j’ai goûté à la médecine en mer et d’outre-mer. J’ose croire que mon expérience inusitée aura été un cas isolé

Le bobo s’installe…

Alors que je marchais avec une collègue dans les rues de Naples en Italie, voilà qu’un mal s’éveille dans le bas de mon ventre, côté droit. À chaque pas, la douleur s’intensifie et les grimaces dans mon visage aussi. En entrant au navire, je tente, tant bien que mal, de me préparer pour mon quart de travail du soir, mais je n’y arrive pas. Je me rends à la clinique médicale du navire et je fonds en larmes pendant l’examen médical. Non pas que je sois hantée par la crainte, sachant à quel point ces petites cliniques en mer sont bien équipées. Je n’ai tout simplement pas l’habitude d’être malade et je déteste l’idée qu’un intrus dans mon corps m’empêche de fonctionner normalement. Tout de suite, le médecin du navire écarte l’idée d’une appendicite. Soulagement ! Il m’explique comment il en arrive à cette conclusion. Très gentil de votre part doc, mais honnêtement je n’ai pas la tête à un cours de médecine 101. Je veux juste qu’il me donne LA pilule qui éliminera ce mal. C’est ce qu’il fait. Ne me demandez pas le nom, tout ce que je sais, c’est qu’elle était blanche et me faisait voir des éléphants roses. Un antidouleur comme j’en avais rarement pris. Ce soir là, la sirène du navire aurait fait retentir son signal « abandon de navire » que je n’aurais pas réagi. Pire encore, j’aurais peut-être arboré un sourire mou rempli de « bof, pas grave, on a des canots de sauvetage ».

Visite dans les cliniques turques et grecques

Salle d’attente

Comme j’étais sur le Celebrity Reflexion qui passait l’été en Méditerranée, le médecin du navire avait planifié un rendez-vous pour moi dans une clinique d’Istanbul en Turquie. Je suis donc partie en compagnie de l’agent de port et d’une traductrice. La salle d’attente de la clinique gynécologique était remplie de couples. J’ai vite compris que la femme n’y allait jamais seule. Autres pays, autres mœurs. D’ailleurs, lors de mon examen effectué par un gynécologue masculin, une assistante turque était sur place pour s’assurer que tout se déroulait bien. Le médecin turc m’a confirmé une masse du côté droit, tout en ajoutant qu’il voyait aussi une masse côté gauche. Hum, étrange. Souhaitant un deuxième avis médical, le médecin à bord m’envoie le lendemain ou le surlendemain dans une clinique de Santorini en Grèce cette fois-ci. Il me semblait que tout à coup que, couchée sur une table d’examen médical, Santorini avait perdu tout le charme que je lui connaissais. Résultat de l’examen : Masse côté droit.
Pour en avoir le cœur net et commencer de possibles traitements, le médecin du navire qui soit dit en passant me fournissait encore mes bonnes pilules blanches a pris un rendez-vous pour moi dans une clinique spécialisée d’Athènes. C’est là que ça se corse et qu’il ne faut pas abandonner la lecture de cet éditorial. Pour mieux comprendre mes émotions de l’époque, voici un extrait de mon courriel envoyé à ma famille le 27 août 2013.

Le kyste est sur quel bord docteur ?

Passage inoubliable à l’hôpital d’Athènes. J’ai passé tout près de 50 minutes dans l’appareil d’imagerie par résonance magnétique — IRM ( l’engin soit disant le plus précis et j’ai attendu le résultat des examens pendant 3 heures puisque, semble-t-il, les papiers s’étaient perdus dans l’hôpital. Finalement, je rentre dans le bureau d’un médecin qui ne parle que le grec. Ma première impression est qu’il ne semble pas habilité à lire les radiographies. D’un air sérieux, presque fâché et surtout détaché, il lance quelques mots grecs à la traductrice, lesquels signifient « tout est beau ». Je n’en crois pas mes oreilles et ça, il l’a bien vu dans mes yeux. Pour ajouter à la scène, il se choque chaque fois que son cellulaire sonne… et il sonne souvent ! Pas rassurant un docteur grec qui se choque ! Le document papier qu’il tient en main confirme que j’ai un kyste à l’ovaire droit. Ça, je savais, puisque les médecins de Santorini et d’Istanbul me l’avaient confirmé. Donc, ma question au médecin via la traductrice fut : « qu’advient-il d’une soi-disant masse côté gauche, trouvée par le médecin turc il y a quelques jours ? » D’un geste brusque, le médecin appelle je ne sais qui, possiblement celui qui a compilé les résultats de l’IRM. Il raccroche tout aussi brusquement, prend son stylo, biffe le mot right [droit] et inscrit le mot left [gauche]. Je suis bouche bée. Il me remet le document papier en disant : ton kyste est maintenant du côté gauche, ils ont fait une faute de frappe !!!!!! OUPS ! Ayoye. Incroyable ! Rassurant non ? !! OH MY GOD!!! Là, pour dire vrai, j’ai failli partir à rire ! Puis il rajoute : « Continue de prendre tes antibiotiques et aussi je te recommande d’aller faire d’autres examens pour tes intestins en arrivant au Canada ! » De retour au navire, le médecin demande à voir les papiers et trouve un tantinet étrange qu’un des résultats soit corrigé manuellement. Il me demande si je veux débuter des traitements sur place ou si je préfère rentrer au Canada. Il savait bien que j’allais choisir la 2e option dans les circonstances.

Ce soir là, à la blague je disais : « la salade grecque et les baklavas, oui, mais la médecine grecque, non merci ». Je ne veux pas dénigrer la médecine en Grèce, elle existe depuis la nuit des temps. Comme partout, il y a de bons médecins et les autres.

Le retour

Alors que mon contrat devait plutôt se terminer début novembre, c’est le 31 août que je me retrouvais à l’aéroport de Rome, avec mes valises et peut-être un kyste. De quel bord le kyste ? L’histoire ne le dira jamais puisqu’à mon retour au Québec, l’écographie n’a rien révélé. Le mal s’était dissipé.

Navire de Celebrity Cruises

Merci à Celebrity…

Pendant mes quelque 10 jours à ne pas travailler à bord, le médecin à bord demandait à me voir chaque jour pour assurer un suivi et la compagnie n’a pas cessé de me verser un salaire. Elle a aussi assumé tous les frais médicaux, qui devaient se compter en plusieurs milliers de dollars, en plus de réserver et payer mon billet d’avion de retour. Pour ajouter à l’histoire, mon patron à bord a souligné au grand patron de la maison mère à Miami, le bon coup que j’avais fait avant de tomber malade. Dans les faits, quelques semaines auparavant, j’avais obtenu un poste au département « Future Cruise Sales ». Puis, la veille de mon malaise, j’avais pris l’initiative de faire une présentation sur les croisières aux îles Galapagos, pour un groupe privé. Les jours qui ont suivi ma présentation, les ventes de cette destination ont monté en flèche. Mon patron est venu cogner à ma porte de ma cabine, pour m’annoncer cette bonne nouvelle. Drôle à dire mais, mes meilleures ventes dans ce département se sont faites alors que j’étais alitée et sous l’influence des bonnes pilules blanches ! Faudrait bien que je retrace le nom de ce médicament… 

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