Quitter son 9 à 5 et prendre le large en croisière

Des témoignages concernant les fameux « virages à 180 degrés », vous en avez certainement entendus, lus, ou peut-être même vécus. Si c’est votre cas, n’était-ce pas là l’un des plus beaux cadeaux que vous vous êtes offert dans la vie? Alors, voici mon histoire de 180 degrés à moi…

Plantation de thé en Inde du Sud

Le début

Je travaillais déjà depuis 16 ans dans une agence de voyages. Mes dernières années ont été des plus enrichissantes puisque je travaillais comme forfaitiste dans le département des croisières. Durant les quelques dernières années à mon poste, mon patron réquisitionnait mes services une à deux fois par année pour accompagner nos groupes de voyageurs en croisière. Coup de cœur! Je venais de découvrir cette autre manière de voyager… Avant cela, mes seules références dans ce domaine étaient : le film Titanic, la télésérie Love Boat, La croisière s’amuse en version québécoise et les navires qui accostaient dans le port de Québec. Ça me semblait tellement inaccessible! En tant qu’accompagnatrice, j’ai profité de l’occasion pour questionner les membres de l’équipage. Je voulais savoir ce qui se passait derrière les portes portant l’enseigne « Crew Only ». Je ne m’étais jamais imaginée qu’une québécoise pouvait travailler à bord des navires jusqu’à ce qu’une ex collègue de travail, de 15 ans ma cadette, y dépose sa candidature pour prendre le large. Je me souviens avoir répété tant de fois : « Si j’étais plus jeune, je le ferais aussi »… « Si j’étais plus jeune ». Cette phrase a martelé mon subconscient pendant 5 ans. Puis un bon matin, devinez quoi? Je me suis réveillée plus jeune malgré mes 47 ans.

Ma vue du bureau des excursions sur le Celebrity Infinity

Possible ?

Au bureau, mes paravents bleus semblaient se refermer sur moi de plus en plus chaque jour. Je m’engourdissais. La passion pour mon travail n’y était plus. Je n’avais qu’une seule envie, celle de réaliser mon rêve avant que d’autres années ne me rattrapent. Je voulais découvrir le monde et en plus, être payée pour le faire. Était-ce possible ? Ce qui nous paraît parfois invraisemblable peut être si tangible. Justement, à cette période-là, j’ai mis la main sur le livre « C’est beau la vie » de Christine Michaud. J’ai pleuré sur tant de pages et réfléchi sur tant d’autres.  Ma vie ressemblait en partie à celle de l’auteure. Épuisement, crise de panique au volant et une envie viscérale de réévaluer ma trajectoire. J’avais cette soif d’apprendre, de me sentir vivante, de voyager et de me sentir sur mon « X ».

Chaque soir pendant plus d’un mois, je visitais le site web de Celebrity Cruises, mais une section m’intéressait plus que toutes autres, celle des carrières à bord.  J’épluchais les différents onglets, je lisais toutes les questions et réponses les plus fréquemment posées, je m’enivrais des divers témoignages des membres d’équipage. Bref, je m’y voyais déjà. Avis à ceux qui ne croient pas à la visualisation : Ça marche!

 Puisqu’un rêve ne peut se réaliser sans d’abord poser une action concrète, j’ai tout rédigé mon cv en anglais puis l’ai envoyé au partenaire de l’embauche pour la Canada. Comme les choses ne bougeaient pas assez vite à mon goût, j’ai fait appel à mon ex collègue (la jeune de tantôt) qui travaillait pour la compagnie de croisières. Ma candidature a donc emprunté une voie plus rapide vers la maison mère située à Miami. Quelques semaines plus tard, j’obtenais une entrevue par Skype. À la fin de l’entrevue, on m’a dit « Dont quit your day job » bien que mon profil était très intéressant pour occuper un poste à la vente d’excursions.  

Premier autobus pour mon premier contrat

C’est un départ

Après deux ou trois semaines d’attente, alléluia, ma boîte courriel m’a fait cadeau de mon premier contrat, billets d’avion inclus! Embarquement 2 semaines plus tard à San Diego, Californie.  S’en est suivi un agenda chargé puisque j’allais quitter le Québec pour les 6 prochains mois! Que de choses à faire : Rédaction de ma lettre de démission à mon employeur, party de départ avec amis et collègues, location de ma voiture à un ami, location de mon condo à une autre amie, nombreux achats et visite chez le médecin. Il faut savoir qu’il est obligatoire de présenter un rapport médical en bonne et due forme avant de monter à bord. Je l’avais en main. Mon moment le plus déchirant, revoir ma famille pour la dernière fois avant le grand départ! Je me souviens être arrivée chez mes parents, en sanglots, en disant : « Vous comprenez pourquoi je fais ça n’est-ce pas? ». Pour eux, l’important était que je sois heureuse dans ma décision. Certains me disaient que j’étais courageuse de faire ce saut vers l’inconnu, ce à quoi je répondais : « ça ne prend pas du courage pour réaliser un rêve ».  Je crois qu’il suffit d’être à l’écoute de notre désir profond, le murmure du destin. Être restée dans mon confort inconfortable m’aurait certainement demandé plus de courage et d’énergie. Il est vrai que financièrement, j’étais pénalisée. Mais, je veux qu’il me reste quoi à la fin de mes jours? Un regard vide sur un compte en banque bien garni ou des étincelles dans les yeux en me rappelant mon parcours de vie? De toute façon, j’ai longtemps trouvé qu’on s’encombre de trop de choses, trop de gadgets, trop de paraître et pas assez d’être. Je suis convaincue que nous pouvons vivre heureux avec peu. Pour les 6 mois à venir, ma vie tenait dans une seule valise. N’est-ce pas extraordinaire?

Quitter son 9 à 5 pour basculer dans un monde où les lundis et les vendredis avaient tout à coup la même valeur, voilà ce que je voulais.  À bord d’un navire on parle en termes de port et non de jour. On dira à un ami : « Tu veux qu’on sorte prendre un cannoli le jour de Messina? ». Exotique, vous ne trouvez pas?

En Norvège

Une des réalités…

Au point de vue salarial, je comprenais pourquoi sur certains articles ou blogues je lisais « High Seas, Low Pay ». Les débuts n’ont pas été faciles, à tel point que, la braquette salariale dans laquelle je me retrouvais me rendait éligible à des programmes de « seuil de pauvreté ».  Mon frigo vient d’ailleurs de l’un de ces programmes. C’est dur pour l’égo, mais aujourd’hui, quand je l’écoute ronronner, il me rappelle que j’ai fait toutes les mers et les continents du monde parce que j’ai osé changer ma vie. Et ça, ça n’a pas de prix.

©Francine Caron

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